dimanche 5 août 2012

Bolivie


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Après une bonne balade au Pérou, nous arrivons donc en Bolivie par le lac Titicaca. La Paz est la capitale la plus haute du monde et l'arrivée est saisissante : l'avion plonge littéralement entre les montagnes, en frôlant la falaise et la ville haute. Une fois au pied de la montagne la ville pauvre construite à flanc de montagne nous surplombe. On se retrouve entouré de maisons entassées jusqu'au ciel. La nuit, avec les lumières allumées, on confond les maisons avec les étoiles...

Après le calme de l'île du soleil ce chaos visuel et sonore a quelque chose de fascinant. Ça fourmille de partout, ça bouge, ça klaxonne, ça gueule... Je scotche inlassablement sur l’impressionnant réseau électrique, qui donne une allure de toile d'araignée à cette ville.

Et ces bus waaaa :)
Les vêtements traditionnels côtoient les survets Nike et les femmes portent souvent ce petit chapeau incliné sur leur tête, avec un châle haut en couleurs. Assez déconcertant au premier abord : tous ces hommes aux allures de bandits qui portent une grosse cagoule noire sur la tête.... Un gamin nous dit que ce sont les cireurs de chaussures. Ils masquent leur visage car ils ont honte de leur métier.

Nous roulons toute la nuit direction Potosi. Cette citée coloniale à l'architecture baroque est classée au patrimoine mondial de l'Unesco (comme pas mal de choses ici). Potosi est une bien jolie ville calme et aérée avec des rues plus chaotiques et étroites et des petites églises un peu partout.




Cette ville est surtout connue pour sa montagne : le Cerro Rico toujours exploité pour ses ressources minérales. La visite des mines est assez trash. A éviter si l'on n'affectionne pas les longs couloirs étroits et sombres qui manquent de s'écrouler... Nous commençons par un petit tour au marché des mineurs. Ces divers produits qui vont du jus d'orange à la dynamite, constitueront une monnaie d'échange pour être "toléré" par les mineurs sur leur lieu de travail. Germinal n'a rien à envier aux mines de Potosi. Les mineurs s'organisent en coopératives privées, et les conditions de sécurité varient en fonction de l'une ou l'autre. L'espérance de vie n'excède pas 50 ans, certains enfants qui poussent des chariots plus gros qu'eux n'ont pas 14 ans et on compte en moyenne un mort par semaine...Le fait d'être touriste ne nous évite pas la prière face à la divinité El Tio et de boire un verre d'alcool à 97° pour nous porter chance dans ces boyaux obscurs...

Sur l'isla del sol nous avions croisé des personnes qui revenaient du Salar d'Uyuni non loin de la frontière Chilienne. Ça n'était pas vraiment prévu (rien dans ce voyage n'était prévu en fait..) mais nous avons décidé de faire un crochet vers le Salar... Le trajet est terrible ^_^  et pour cause, il n'y a pas de route pendant six heures. Notre bus 4*4 trace son chemin dans des paysages montagneux et sablonneux entièrement rouges, avec des cactus et des lamas partout. 
Uyuni est une ville de passage. A l'arrivée les gens vous sautent dessus pour une hypothétique excursion dans le désert. Je suis malade comme un chien et je me prépare à affronter les -20° avec mon pantalon en toile et mon kway... ahhh la joie des voyages non préparés...


Et pourtant ce Salar fait partie des paysages les plus extraordinaires et irréels que j'ai vus dans ma vie! On commence par un étrange gisement de vieilles locomotives. Des rails qui vont nul part déposent les cadavres rouillés à l'entrée du Salar...Comme un cimetière de vieux cachalots ensevelis.



Et puis c'est parti pour le salar quelques 10 000 km2 balayés par le vent et le froid... des lagunes bleu turquoise et vertes, des paysages volcaniques lunaires entièrement rouges, de vastes étendues blanches aux allures de banquises, un arbre de pierre, des lagunes de flamants roses, des geysers puis enfin une île improbable en forme de tortue, recouverte par des cactus millénaires.

Il y a un côté planète mars à tout ça qui me plait bien :)
Quelques vigognes se baladent par-ci, par là





La laguna verde (magnifique mon angle de vue qui permet de voir le vert de l'eau...)
 
L'isla del pescado  et Incahuasi, se transforment en île lorsque le Salar se remplit d'eau. D’origine volcanique, elles sont recouvertes de stromatolites et de cactus géants (les stromatolites sont des colonies bactériennes fossilisées, premières traces de vie sur Terre). Les plus grands cactus atteignent 12 mètres de haut pour 1200 ans.






San Juan, cette ville déserte et glacée, au milieu de rien. Le sol est tellement dur ici qu'on n'enterre pas les morts : on les assoit en position fœtale dans une maison de pierre. Le climat est tel, que les morts sèchent. Bref


Nous avons aussi dormi dans un hôtel de sel. Éviter (par expérience) de renverser une grosse bouteille d'eau sur la table.. 


Le Salar me fait penser à la banquise parfois :)



On file sur Sucre, capitale culturelle de la Bolivie. Cette ville ensoleillée est toute blanche! Son architecture plutôt chouette lui accorde le statut de capitale de l'art baroque d'Amérique latine (et patrimoine de l'Unesco). On prend du bon temps ici.. On boit des Piscos et plein de jus de fruits pressés :) C'est vivant, estudiantin. On assiste à des concerts ...et des défilés militaires contre la grippe porcine o_o



 Dans les environs de Sucre : Tarabuco, un village célèbre pour son marché du dimanche. Les indiens Yamparas et Tarabuco affluent pour vendre leur textiles (Jalq'a et Tarabuco). Les marchands sont vêtus en costumes traditionnels. Un moment haut en couleurs! A noter par contre qu'il n'y a aucune trace de ces tissus avant l'indépendance...

En dessous, la fabrication d'un tissus Jalq'a. Entièrement noir et rouge. Ils évoquent un monde nocturne, sens dessus-dessous, un espace désordonné et chaotique avec des créatures et personnages irréels (les Khurus) dans des lieux imaginaires!



Et voilou, on quitte la Bolivie pour retourner au Pérou direction Cuzco > la suite

Globalement (je pense que ça se ressent dans mes commentaires) j'ai été beaucoup plus séduite par mon voyage en Bolivie que mon passage au Pérou. J'ai ressenti la Bolivie comme un pays plus coloré et plus vivant, avec des paysages que je compte parmi les plus étranges que j'ai pu voir jusqu’à maintenant. Mais il faut que je revienne pour rencontrer le nord du Pérou (beaucoup moins désertique et plus verdoyant) et l'est de la Bolivie :)

Pérou et Bolivie plus de photos ici
Uyuni plus de photos ici
Cimetière de trains plus de photos ici

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